"Le monde entier est une patrie. Il n’y a pas de pays étrangers seulement le temps les lie ou les sépare." (Stanislaw Balinski)
La guerre de Corée était jusque là un fait historique que l’on étudie au sein de la guerre froide en cours : mais ce qui n’est pas de notoriété publique, c’est que la paix n’avait jamais été signée. En effet, ce qui met fin à cette guerre en 1953, c’est un simple armistice entre les belligérants. La frontière s’installe alors autour d’un statu quo qui se situe vers le 53e parallèle nord, et il en reste de même pendant plusieurs dizaines d’années.
Un sommet pour la paix avait déjà été organisé en juin 2000, entre le président sudiste de l’époque, Kim Dae-jung, et Kim Jong-il : il avait à l’époque été qualifié d’historique et avait provoqué beaucoup d’intérêt et d’émotion des deux côtés, mais rien n’en était sorti de concret. Un nouveau sommet intercoréen a été organisé entre le 2 et le 4 octobre 2007 : il a vu aujourd’hui la signature d’un document visant à améliorer les relations intercoréennes et les partenariats économiques.
Que contient ce document ? Il permet tout d’abord la mise en place d’une voie ferroviaire de fret entre les deux pays et d’un complexe industriel implanté dans une ville frontalière, ce qui est une avancée majeure : on a vu avec l’exemple de la France et de l’Allemagne que la collaboration économique permettait d’enraciner profondément et individuellement l’idée de la solidarité et des échanges entre pays autrefois ennemis. C’est en effet une coopération qui est inhérente à la vie quotidienne des deux populations, afin que l’esprit de complicité s’ancre plus profondément dans les mentalités.
D’autre part, les deux pays ont réaffirmé leur engagement à démanteler les installations nucléaires de la Corée du Nord : belle avancée, quand on pense que le nucléaire était l’enjeu principal de cette rencontre. Le régime nord-coréen a même accepté un calendrier de dénucléarisation. Toutefois, la majorité des observateurs sont sceptiques quant à la sincérité réelle de la Corée du Nord à propos d’un désarmement total, quatre mois seulement après que celle-ci a fait exploser sa première bombe. Le plus dur est encore à venir…