"Mieux vaut aimer bergères que princesses." (Proverbe français)

Publié le par Océanes

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         A la suite d’un débat houleux en presse d’anglais ce matin, je me dépêche de faire un article sur ce qui bientôt ne sera plus d’actualité puisqu’il s’agit d’un anniversaire de mort : celui de la princesse Diana, Lady Di pour les intimes, la « princesse du peuple » pour les tabloïds de l’époque. En effet, on a commémoré il y a quelques semaines les 10 ans de sa mort, survenue le 31 août 1997 dans des circonstances plus que mystérieuses (il suffit de lire sur Wikipedia les différentes thèses de complot ou d’assassinat) qui ont amplifié l’aura de la princesse considérée comme une victime.

         A la mort de la princesse, qui était séparée de son mari le prince Charles depuis cinq ans, la reine Elisabeth, en refusant tout d’abord de prononcer un discours officiel sur la mort de sa belle-fille, fit courir un grand risque à l’institution monarchique. Le film de Stephen Frears, The Queen, relate ces instants décisifs et le rôle crucial que joua alors le premier ministre Tony Blair, fraîchement élu, en convainquant la reine de prononcer quelques paroles.

         Les républicains les plus optimistes se sont crus à ce moment-là proches de leur but : les sondages montraient une opinion presque favorable à l’instauration d’une République, par réaction face à cette monarchie endormie et si loin du « peuple » dans leur château de Balmoral. Mais il a suffit que la reine se présente devant Windsor et traverse la foule réunie pour que ces idées « révolutionnaires » disparaissent aussi vite qu’elles étaient venues à l’esprit de ce mouvement finalement si conservateur.

         Autant qu’une crise des institutions, cet événement a permis à la monarchie de prendre un nouvel élan : une fois disparue la « princesse du peuple » qui faisait tant d’ombre à la vieille et rigide monarchie anglaise, tout peut repartir comme avant. Décidément, nos voisins d’outre-Manche ne peuvent vraiment pas se départir de leurs habitudes réactionnaires et de leur goût pour le cérémonial royal qui est totalement inhérent à leur conception élitiste d’une société divisée entre « sang bleu » et « blouse bleue ».

Les journeaux célèbrent sa mort à grand renfort de titres féériques : « Diana, 10 ans après sa mort, un mythe intact », « Diana, la mort d’une légende », etc. Et pourtant, rien n’est plus faux que de l’affirmer. Il est vrai que Diana s’était distinguée dans la fin de sa courte vie par de nombreuses actions caritatives, en s’affichant aux côtés de personnes atteintes du sida, entourée d’enfants africains malades et en s’opposant farouchement aux mines anti-personnel.

Pourtant, son engagement semblait bien plus viser à construire autour d’elle un mythe de « princesse du peuple », ce qu’elle est effectivement parvenue à faire. Mais dix ans après, ses œuvres de charité n’intéressent plus personne : les affres amoureux du prince William et de Kate Middleton sont bien plus captivants. Qui sait ? Kate Middleton sera peut-être la prochaine Lady Di…

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