" La pire des démocraties est de loin préférable à la meilleure des dictatures." (Ruy Barbosa)

Publié le par Océanes

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            Encore aujourd’hui, les Etats qui ne respectent pas la démocratie ou font semblant de le faire sont légions : d’après une étude de The Economist, seulement 64% des Etats du monde se conforment à ces valeurs qui sont pourtant universellement acquises depuis l’époque des Lumières. Ces Etats hors-la-loi, qu’ils soient des dictatures, des juntes militaires ou autres, font généralement face à une opposition plus ou moins virulente : les détracteurs sont fréquemment emprisonnés sans aucun procès en tant que prisonniers politiques, mais réussissent parfois à se faire entendre, en vivant dans la clandestinité, en fuyant à l’étranger ou même en manifestant ouvertement.

         C’est ce qui se passe ces jours-ci en Birmanie, où 10 000 moines bouddhistes manifestent aux côtés des civils depuis une semaine contre la junte militaire au pouvoir depuis 1962. Si leur rassemblement protestataire est d’abord dû à la hausse des prix du carburant, qui touche aussi bien le clergé que les civils puisqu’il rend inaccessibles les transports publics à la majorité des Birmans, la contestation se dresse plus largement contre la dictature imposée par la junte et la détention de quelques 1 100 prisonniers politiques.

         En Birmanie, plus de 85% de la population est bouddhiste et les moines sont presque considérés comme des saints, ne vivant que des dons et des aumônes des habitants : c’est ce qui explique l’importance de ces manifestations qui sont largement relayées par la presse internationale. C’est également ce qui permet la retenue des militaires qui ne peuvent réprimer brutalement ces rassemblements sans choquer à la fois l’opinion internationale et la population birmane, très attachée au rôle historique des religieux en politique.

         Toutefois, on se souvient du soulèvement de 1988 en faveur de la démocratie, qui avait fait 3 000 morts et des milliers de prisonniers politiques, qui, pour certains, n’ont toujours pas été libérés. De plus, les journalistes tentant de couvrir le conflit ne sont pas acceptés dans le pays et sont parfois repoussés par des casseurs liés au régime. Passée la période de surprise devant une mobilisation d’une telle ampleur, les militaires semblent donc préparer une répression, comme le suppose la majorité des Birmans, peut-être en attendant la fin de la réunion des Nations Unies pour échapper à toute condamnation internationale.

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